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Mots de poche.
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8 décembre 2010

Un éclair, une passade.C'est le matin, et je ris,

Un éclair, une passade.
C'est le matin, et je ris, je parle je vis, puisque c'est ce que je sais le mieux faire, de toute façon, du haut de mon inconscience et de mes belles certitudes. Septembre se meure doucement sous nos rengaines, nos éclats, il est déjà 17 printemps, et je m'en fou, et on est bien. C'est là.
Un éclair, une passade.
Une buée, d'un seul coup s'installe. Un coup de givre dans mes articulations. De la glace aux bouts des doigts. Vos gestes autour de moi ralentissent, comme s'il y avait un coup d'anesthésie dans l'air. Vos paroles se disloquent. Tous vos faits, vos dires, ne sont désormais pour moi qu'une vulgaire bande sonore qui fait office de musique de fond : je vous entends mais je ne vous écoute plus. J'en veux soudain aux autres autour : aux connus, aux inconnus, aux gens de passage ; et puis finalement, c'est bien simple, parfaitement à tout le monde. Je vous en veux de rire, je nous en veux de nos éclats.
Au bout du cerveau là, c'est glacé, ca titille, ca gratte, ca démange. C'est une question, en fait, la base de tout ce bazard. Une question qui s'accouche soudain dans ma cervelle sans demander la permission. Une question qui fait peur et qui me paralyse :
comment peux- tu ne plus être ?

Puis l'éclair passe, et on se surprend à continuer de vivre. Et on se surprend à prendre du plaisir à continuer de vivre. On s'arrange pour que la question se fasse toute petite, on la range dans un coin de notre tête. Et on fait. Comme avant.
Merde. Avant quoi ? Alors, il y a un avant, un après ? Avant que la vie soit injuste ? Après, quand on nage dans l'absurdité de nos existences ? Dans tous ces brouillages temporelles, ne me vient à l'esprit qu'une seule chose : quel est le sens, alors, de tous ces beaux mots qu'on nous dicte à l'école, ces morales, ces règles de vie. A quoi ca sert, puisque l'existence semble elle même déréglée, cassée, irréparable. Un homme est mort. Un homme qui devait vivre. C'est tout ce que mes yeux voient pour le moment. Elle se fou un peu de nous, l'existence ; elle nous enseigne une bonne conduite, elle nous dit d'apprendre tel ou tel concepte, et puis elle balance comme ca, d'un seul coup, tout rond, tout son non- sens, sa saleté.
Un éclair, une passade.
Ca fait pas grand chose, comme une piqure, un picottement. Un espace dans ma chaire qui se constitue, et puis soudain qui s'infecte. La mort m'infecte.
Je comprends que les gens, par frousse, s'invente un Dieu, un mythe, une fiction, ne pouvant concevoir que les êtres disparaissent comme cela, pour ne plus jamais exister. Oui je le comprends. Mais je n'y crois pas. Je n'y crois pas parce que si c'était vrai, qu'un monsieur tout là haut, là, existe, il aurait fait quelque chose. Il se serait bougé et il aurait fait en sorte qu'une telle tragédie ne se produise pas. A moins d'un sacré toupet, il t'aurait sauvé, il t'aurait donné une chance de pouvoir aimer, encore, de pouvoir rire, parler, de pouvoir t'en foutre du temps qui passe. Mais au lieu de ca, t'es parti sans bruit, sans presque laisser d'emprunte. Sans remous.
La vie n'est qu'un déreglement continuel. Un tunnel par lequel on passe, dans lequel on essaye de croire. Peine perdue.
C'est le matin, et je ris, je parle je vis, puisque c'est ce que je sais le mieux faire, de toute façon, du haut de mon inconscience et de mes belles certitudes. Oui. Mais je suis en colère, contre tout ce qu'on nous a fait croire, contre les livres, les histoires, les possibles. Y'a pas de poésie, de magie. Non. Y'a juste la vie, la mort. Et ta mort dans nos vies.

lousie_picasso

B.



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